L’avocat Saif-ul-Malook se dit « très heureux » de la libération de Shagufta Kausar et Shafqat Emmanuel.
Le cas d’un couple de chrétiens, Shagufta Kausar et Shafqat Emmanuel, avait été défendu par le Parlement Européen le 29 avril dernier. Accusés de blasphème à cause de SMS prétendument envoyés, le couple avait été condamné à mort il y a plus de sept ans. La Haute Cour de Lahore vient d’annuler la condamnation de Shagufta Kausar et Shafqat Emmanuel. Ils ont été acquittés faute de preuves.
L’annonce a été faite sur Twitter par Saif-ul-Malook, leur avocat, célèbre pour avoir également défendu Asia Bibi.
Shafqat and Shaghufta acquitted today
— Saif-ul-malook (@Saifulm32731039) June 3, 2021
L’Agence France Presse cite les propos l’avocat à l’annonce du verdict :
« Je suis très heureux que nous ayons pu obtenir la libération de ce couple, qui fait partie des personnes les plus impuissantes de notre société. »
Dinushika Dissanayake, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Asie du Sud célèbre cette décision qui « met fin à l’épreuve de sept ans d’un couple qui n’aurait pas dû être condamné ni être condamné à mort en premier lieu ».
« Cette affaire est tristement emblématique du harcèlement, des intimidations et des attaques auxquelles les personnes accusées de ‘blasphème’ sont régulièrement confrontées et met en évidence le besoin urgent d’abroger la loi. »
William Stark, directeur régional d’International Christian Concern, se réjouit de cet acquittement après 8 années passées par le couple en prison, mais reste préoccupé « pour la sécurité du couple chrétien et de leur famille ».
« Les extrémistes au Pakistan sont connus pour cibler des individus accusés de crimes religieux, comme le blasphème, même après qu’ils aient été acquittés. L’abus des lois pakistanaises sur le blasphème doit être réprimé et les fausses allégations doivent être éradiquées et punies. Trop souvent, ces lois ont été un outil entre les mains d’extrémistes cherchant à attiser la violence à motivation religieuse contre les minorités. Sans réforme, les minorités religieuses continueront d’être confrontées à de fausses accusations de blasphème et à la violence qui accompagne souvent ces accusations. »
Le couple avait été accusé d’avoir envoyé des SMS blasphématoires en anglais, une langue que ne parle aucun des membres du couple. Le téléphone et la carte SIM qui aurait été utilisés pour l’envoi des SMS n’ont jamais été retrouvés par la police pakistanaise.
M.C.
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